Ce week-end, même si il n’était pas question d’art-thérapie éclairée par la psychanalyse,  il était question de l’art et de la culture comme levier, comme moyen de casser ces frontières qui nous éloignent de l’essentiel et nous sidèrent dans l’impossible. Point commun, le processus créatif, la mise en mouvement, l’art-rencontre, la création de lien, le changement de regard sur soi et les autres, un éveil de la conscience.

Dans le cadre d'Artelier  Scyamn, j'ai été heureuse de participer à cette longue journée qu s'est embrasée en fin de soirée avec une représentation magnifique, merveilleuse, pleine d’énergies, d’émotions, de générosités avec le spectacle « s’embrasent » du théâtre Bluff qui nous vient tout droit du Québec. Allez les voir !!! Ils en valent le cou !!! Vous ne serez pas déçu. Ils passent à la rochelle en avril.

Itinéraire bis  des Cotes d’Armor et sa section pas sage, toujours dynamique a proposé  une journée d’étude et de partages d’expériences sur la culture et l’adolescent, sur ce qu’elle peut mettre en mouvement ; comment avec l’art et  l’accès à la culture, grâce à des intervenants artistiques de qualité, l’ado peut se découvrir autrement, découvrir d’autre possible, changer son regard à soi, et au monde, voir être un levier vers une remobilisation des désirs, des motivations. Christophe Moreau, sociologue et médiateur de la journée démontre par son évaluation de qualité les changements que produisent de telles actions avec des ados qui éclaboussent aussi les adultes en périphérie. Ce changement décloisonnent et ouvre aux rencontres authentiques, empathiques des adultes qui gravitent autour des ados, directeur, familles, professeurs et  renforcent en légitimant  cette autorité si, remise en question par les ados.

Cette journée découpée en deux parties a donné lieu le matin  à une présentation d’un point de vue psychologique et psychanalytique  par Ariane Chottin directrice de parADOxes, sur ce que sont ces ados,  qui à mon sens, a trouvé des images très colorées et justes pour décrire au final cette période de notre évolution vers notre adulte. L’ado c’est « cet entre, entre deux frontières, entre pulsion et désir, qu’elle représente par le piranha et le furet »

Jean-Claude Gal, Directeur artistique et metteur en scène de Pélican à Clermont-Ferrand, personne engagée, nous présente au travers d’aventures théâtrales, comment avec l’'art nous pouvons casser les frontières intergénérationnelles, sortir des clivages socioculturels, du fatalisme et découragement. Comment l'’art produit de la rencontre, remet en mouvement et permet de faire naître l’'espoir, l'’envi et le désir de rencontrer cet autre, et son Autre.

Cette matinée se terminera par le témoignage de deux expériences artistiques menées dans les lycées Renan et Rabelais à Saint-Brieuc. Ce projet nous ait transmis avec beaucoup d’énergies positives bienveillantes et critiques. S’il est décrit la complexité de sortir des clivages, de sortir des frontières intra muros pour engager tout le monde dans cette aventure, il ressort de la part des jeunes une prise de conscience du monde plus élargie avec une attention et reconnaissance de la justice et équilibre dans le respect du travail de tout le monde, quelque soit le travail fourni. De quoi nous donner de l’espoir, et de nous donner une leçon à nous adultes :

Si nous donnons les moyens et l’espace aux jeunes de se montrer autrement, de se révéler tel qu’ils sont, que nous les aidons à regarder et se regarder avec beaucoup plus de bienveillance alors tout est possible.

L’après-midi sera consacrée à ces rencontres d’aventures artistiques, ou naissent la lumière, d’autre possible, ou naissent ces regards positifs et constructifs, qui nous permettent aux uns et aux autres de légitimer et de redonner l’énergie nécessaire afin de continuer à se battre pour une vrai éducation à la culture et l’art. Celle-ci doit être au centre notre système d’éducation à l’apprentissage et non en périphérie ou optionnel.  L’art à l’école ce n’est pas simplement apprendre à dessiner, ou à jouer du pipo, comme si on pipotait à ces  ados des discours superficiels, vides de sens. C’est apprendre à nous mettre en mouvement, à utiliser, reconnaitre et favoriser les mécanismes du processus créatif qui impulse ce désir, cette envie, cette curiosité d’apprendre, de soi, des autres, de la vie, des savoirs, d’utiliser ces potentialités présent en chacun d’entre nous !!!!!!